Ville de Saint-Rémy-sur-Avre

Patrimoine

L'ÉGLISE

Un édifice religieux s’élèverait à cet emplacement depuis le XIe siècle, tout d’abord une église prieurale dépendant de l’abbaye bénédictine de Coulombs, puis à la suite d’un don fait en 1185 à la léproserie du grand Beaulieu de Chartres, une chapelle hospitalière. L’église actuelle a dû certainement être reconstruite après les ravages de la guerre de 100 ans entre 1480 et 1490, du côté ouest les murs pourraient avoir appartenu à l’édifice du XIème siècle. En 1748 la paroisse de Saint-Rémy fut réunie à la seigneurie de Crécy-Couvé appartenant à la Marquise de Pompadour avant d’être transmise au Duc de Penthièvre puis au Prince de Montmorency. 

L’église a été classée Monument historique par arrêté du 5 mai 1930. 

Le terrible bombardement du 22 août 1944 endommagea gravement le bâtiment, la quasi-totalité du mobilier et les précieux vitraux de la Renaissance disparurent dans l’incendie, il fallut plus de vingt ans pour réparer les considérables dommages occasionnés. Après sa restauration, l’église fut consacrée en 1968 par Monseigneur Michon, Évêque de Chartres. 

Malgré les nombreuses campagnes de travaux qui eurent lieu, le clocher a poursuivi sa dégradation : le fût était très incliné vers l’ouest et le tiers haut de la flèche penchait dans l’autre sens. Les poutres sommières qui portaient le fût ainsi que les pieds de poteaux, traverses et croix de Saint-André étaient très altérés. Une restauration d’ampleur s’imposait : elle fut effectuée de 2012 à 2013. Après quinze mois de travaux, les Rémois ont découvert une église au clocher bien droit et aux pierres bien blanches. Une messe inaugurale a été célébrée le 7 juillet 2013 par Monseigneur Michel Pansard, Évêque de Chartres assisté du père Tryphon Illenda, Curé de la paroisse.


 Description :

Sur la façade ouest s’ouvre un remarquable portail de style Renaissance réalisé au début du XVIème siècle. D’une facture très soignée, il se compose de deux élégants arcs en anse de panier délimitant une large plate-bande décorée d’une frise d’arcs trilobés sous laquelle s’ébattent de gracieux angelots et est surmonté d’un haut gâble aux lignes chantournées. De part et d’autre, deux contreforts contiennent des niches décorées de motifs de choux frisés et animé de courbes aux sinueuses lignes flamboyantes. 

Le clocher est implanté dans la première travée de la nef : il est couvert en ardoises et se compose d’un fût prenant appui sur un plancher et d’une flèche élancée, percée de quatre lucarnes. Le beffroi des cloches est porté par le fût et reçoit deux cloches.

Dans le mur sud à la hauteur de la première travée se devinent les traces d’une porte Renaissance qui devait donner directement sur le cimetière, que l’on désignait du nom de porte des morts car elle permettait le passage des convois funéraires. 

Le plan de l’église adopte la forme d’une croix latine avec une nef de trois travées, un transept saillant  et un chœur à chevet plat. L’ensemble est couvert d’une voûte en bois lambrissée décorée de motifs colorés peints au pochoir. À droite de l’entrée, des fonts baptismaux en pierre de style gothique flamboyant pouvant remonter à la fin du XVème siècle. Ils comprennent une grande et une petite cuve, la première contient l’eau baptismale, la seconde est percée d’un trou permettant l’écoulement de l’eau versée sur la tête du baptisé. Cette disposition permet de répondre à la tradition liturgique qui veut que le baptême soit pratiqué en eau courante, comme le fut Jésus dans le Jourdain. 

Dans le bras sud du transept, une ancienne piscine surmontée d’un dais ouvragé d’époque gothique, à sa base est ménagé un trou par où s’écoulait l’eau ayant servi à purifier le calice après la communion. Elle abrite désormais un tabernacle contemporain en cuivre dans lequel sont déposées les hosties consacrées non consommées au cours de la messe. 

De chaque côté de l’entrée du chœur sont ménagées de vastes niches abritant de grandes statues polychromes représentant la Vierge et Saint Jean. Dans la baie s’ouvrant dans le mur sud du chœur subsiste le seul vitrail du XVIème siècle qui a échappé aux destructions causées par le bombardement de 1944. Les quatre panneaux qui le composent représentent des épisodes de la vie de Saint Éloi. De gauche à droite et de haut en bas : annonce de la naissance de Saint Éloi, Saint Éloi forgeant devant le roi, Saint Éloi faisant l’aumône, Saint Éloi guérissant les malades. Les autres fenêtres ont été dotées de vitraux non figuratifs réalisés par Jacques Loir de Chartres en 1983.